Un des chemins du bonheur

Réveil à 5h30 pour une journée de bus, de 9h. Arrivés à Pokhara avec mon guide, nous prenons un taxi, pour un trajet de 2h sur une route sinueuse, encombrée par les bus et les voitures, bancale, détruite par la mousson pendant les mois de juillet et août. Le trek se mérite ! Nous croisons des népalais qui rentrent des champs, chargés de la récolte du jour. Il faut les éviter. La nuit tombe et certains marchent encore, à leurs risques et péril. Il y a quelques échoppes au bord de la route. Je me demande bien pour qui…
Mon trek a duré 7 jours -au lieu de 10 🙃. Une semaine de beauté, de surprises en surprises, de découvertes en trésors. Mon corps se sent bien et mon esprit encore mieux, riche de toutes ces magnificences.

1001 couleurs

Ces maisons. Ces habits. Éblouissants camaïeus. Du rouge, du bleu, du violet, des associations de pétillements, parfois improbables. Ces couleurs qui donnent de la vie dans ces vies difficiles, qui mettent du baume au cœur et qui réchauffent.

Ces paysages aussi, tous tellement différents et si riches ! Cette lumière, ici et maintenant. Cette autre au détour de ce chemin. Qui l’illumine. Qui m’illumine de l’intérieur. Je m’en nourrit de ces pépites !
Ces rondins, accrochés aux maisons, qui sont en fait des ruches ! Cet arc-en-ciel au pied de cette cascade reflétant le soleil.

Et cet oiseau bleu pétrole qui s’envole devant moi ! Il ne souhaite pas de photo, je n’ai d’autre choix que de respecter le sien 🙃 Un paon miniature – Himalayan Monal – sublime ! Ces papillons, différents et plus grands que chez nous, toujours aussi colorés.
Coccinelles, criquets, Himalayan Thar (les bouquetins des montagnes), abeilles jaunes, bourdons, bufflones, vaches, chats. De très nombreux chiens, certains compagnons de route pour un moment. Ce gros lézard, tel un iguane, qui m’a laissé le photographier.

Et les aigles. Grands, majestueux, maîtres des lieux. Surprenants par leur envergure, apaisants par leurs parades. Spectacle garanti, je me suis arrêtée manger devant leurs vols !

Cette jungle, ni trop aérée ni trop pauvre, qui suit de grands plateaux. Puis ces fermes, en étages sur les flancs des montagnes.

Des céréales qui sèchent. Des tas de foin, de bois. Des rizières. Ce clair de l’eau des montagnes, pure, bleue turquoise aux reflets verts.

Entrecoupés de ces villages de guesthouses, fleuris, hauts en couleurs. Des temples. Un monastère. Ces ponts reliants les flancs de deux montagnes.

Et, au point culminant, la neige des sommets des montagnes, des Annapurna. Un glacier, noir d’être très ancien.

Et ces levers et couchers de soleil, un délice dont je ne me lasse pas !

La nature pipelette

Des cigales dans la vallée, sous le soleil, la marche est lancée. Ces oiseaux, nombreux et dont les noms me sont inconnus, guident mes pas. Vers cette rivière qui sinue tout en bas. Au gré des clochettes des mules qui brinquebalent, cahin caha, le long de ces chemins souvent escarpés, de ces multiples marches, les approvisionnements des guesthouses. Ici qu’aucune roue de voitures n’a jamais vu.

Une feuille tombe, un son me fait lever la tête : les singes – Nepal Grey Langur – me surprennent à sauter de branches en branches !

Un tintamarre au décours d’une descente. Des moutons, qu’il faut rentrer afin que les tigres ne les mangent pas… Au nombre de 600 !
Les cascades qui semblent percer les flancs de la montagne. Le vent dans les arbres. Mes bâtons de marche qui chantent au ballant de mes bras.
Et ces musiques, tantôt la prière du matin, tantôt ce son promené par des voyageurs, que dis-je, mes copines françaises rencontrées deux jours plus tôt !
Un hélicoptère. Pour la rescue ou le réapprovisionnelent ? Non, pour les riches qui n’ont « pas le temps » d’effectuer le trek et souhaitent fouler le sol des Annapurna…
Et cette neige qui crise sous mes pieds, le sommet est atteint, à 4200 mètres d’altitude.

Le drapeau breton a atteint le sommet !

Tous mes sens en éveil

Mes muscles sont un peu endoloris mais ils me remercient de mes efforts, de ces journées de marches bienfaisantes au grand air. Les mouvements les détendent, petit à petit. Et ces sources chaudes, source de bien-être, à Jhinu, après 8h30 de marche, bonheur pour tout mon être !
Et trois fois par jours, mes papilles se délectent de ces saveurs népalaises : Dan Bhat, noodles, mixed rice, Mo-Mo, rolls, Masala tea, raksi. Et un coca en bouteille de verre, retour en enfance !

Des Mo-Mo, mon plat préféré, avec une vue au top !

Je sens le soleil sur ma peau, tous les matins, tous les jours, je me régale !
L’humidité arrive : les nuages semblent vouloir s’installer, en grande pompe, puis repartent de sitôt comme ils sont venus, éphémères.
Plus je monte, plus le froid se fait sentir. Le givre scintille ce matin. Entré dans le parc national protégé, interdiction de couper les arbres. Les mules ne passent plus par ces chemins trop périlleux pour elles. Seuls les porteurs, des hommes, quelques rares femmes, emmènent des bouteilles de gaz et du kérosène sur les hauteurs. Pas pour le chauffage, uniquement pour la cuisine. Alors pas le choix : je sèche mes affaires au soleil, j’apprends à des guides à jouer à la bataille, je mange, et à 19h30 je file au lit, mon sac de couchage et deux ou trois couettes pour ne pas me laisser transir par le froid. On vit au rythme du soleil ici !

Coucher de soleil au sommet

Et surtout : des visages et des gens

Un enfant-sourire jouant avec son avion

Mon guide, un Sherpa. Le Népal compte de nombreuses castes. Les Sherpa sont les peuples des montagnes, aux origines tibétaines. Le Népal étant un des pays les plus pauvres au monde, j’ai été contente de donner du travail à deux népalais et de pouvoir ainsi découvrir un peu plus leur pays. Leur culture, leurs rites, leurs habitudes de vie. Guides et aussi porteurs et serveurs dans les guesthouses.

Sharki devant le coucher de soleil de Poon Hill

Ici, tout est fait main : les bijoux, les paniers en bambou, la taille des pierres, le nettoyage des céréales.

Un tailleur de pierres

Le sculpteur sur bois est à l’œuvre. Le meunier plonge sa roue dans la rivière pour actionner son moulin pour moudre son blé. Cet électricien, qui prend tellement de risques.

Le meunier

Celui-ci porte du bois pour construire son étable, cet autre des branches pour nourrir ses bufflonnes, celui-là rentre sa paille à la force de son dos.

Je croise des meneurs de mules, de nombreux porteurs et un berger, heureux que je le prenne en photo.

D’autres se prêtent à des jeux de dés. Pendant que cette mère porte son bébé dans son berceau à la force de sa tête.

Et ces enfants, heureux de quitter la classe pour venir poser pour ma photo !

Enfin, ces très belles rencontres au gré de mes marches, tantôt en guesthouses, où croisées, recroisées et revues sur une partie du chemin. Français, japonais, espagnol, népalais, allemands, coréens, américains. Puis rencontrés de retour dans la vallée à Pokhara ! Notre Monde est finalement si petit 🙃

Kei, japonais, qui avait le même rythme de marche que moi et que j’ai croisé un nombre incalculable de fois pendant 2 jours

De Nayapul à Ponn Hill, en traversant Chhomrong, je suis arrivée à l’Annapurna Base Camp. Vue sur l’Annapurna South, l’Annapurna first, l’Annapurna third, le Machapushhre et d’autres sommets. 56kms et 3200m de dénivelés avant de repartir pour une journée de 23kms en sens inverse puis le lendemain de boucler la boucle en passant par Ghandruk.
En 2016 & 2017, les français se trouvaient être les 5èmes mondiaux à trekker dans les Annapurnas. En 2018 nous sommes passés 6èmes, derrière la Corée, la Chine, l’Angleterre, les États-Unis et la Malaisie.

Un trek magnifique, que je vous recommande. Ne prenez pas de guide si vous êtes bons marcheurs, mon expérience m’a appris que cela vous desservira – je ne vous recommande donc pas mon agence, qui m’a mal conseillée. Cela peut tout de même rassurer pour ce trek de haute montagne. Quoiqu’il y ait toujours du monde sur la route. Éviter les mois de moussons – de mi-juin à mi-septembre et janvier et février où le froid devient tenace. Entre mars et mai c’est la pleine affluence, mars vous propose les rhododendrons en fleurs. Octobre et novembre sont les deux mois les plus propices au régal selon les guides. Je vous recommande chaudement un guide de Pokhara, Sagar Khadka. N’hésitez pas à me contacter pour que je vous mette en contact avec lui, ou contactez-le à psngrnz@gmail.com, il propose des treks sur-mesures qui evitent les suprises désagréables.
Et mon dernier conseil : n’emmenez pas de liseuse avec vous, ou protégez-la très bien. Ces p’tites bêtes sont fragiles, la mienne est morte, vous trouverez toujours des livres en français où que vous soyiez !

Mon aventure continue, des articles verront bientôt le jour, lorsque je n’aurait plus de rencontres imprévues qui actuellement me prennent mes journées et mes soirées…pour mon plus grand plaisir

Bisous de Boulzi et moi-même 😘

Publié par Gwendoline

La vie s'écoule Telle une rivière Tantôt paisible Ou chahutée Faite de remous Nous éclabousse Impitoyable Semée d'obstacles Ou bien d'épreuves A vivre en jeux Pour s'éprouver Se découvrir Et puis en rire De joie de vivre De découvertes Et de rencontres A demi-mots Ou sincèrement A vivre à fond Au plus profond De tout notre être Et simplement ... vivre

8 commentaires sur « Un des chemins du bonheur »

  1. Ça y est!! Tu n’as même plus besoin d’écrire sous la forme d’un poème pour en écrire un. Ça veut tout dire 🙂 Tu es devenue une vraie poète dans l’âme et tu trouves ton inspiration dans ces fabuleux décors. Ces photos me donnent des frissons tellement elles expriment la liberté et l’art de savoir vivre. Même si les conditions de vie des Népalais ne sont certainement pas les meilleures, je suis sûre qu’ils essaient d’en tirer le meilleur avec très peu.
    Continue de profiter de ces magnifiques moments comme tu le fais déjà très bien.
    Bisouuuuuuuuus & Enjoyyyyyy
    Ta flopinette 😀

    Aimé par 1 personne

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